Youpi c'est vendredi, et c'est parfaitement le moment d'aller au cinéma à la séance d'avant-rush où les salles ne sont pas encore remplies de bouffeurs de pop-corn et de traumatisés du portable. En arrivant au cinéma, mon amie demande au bonhomme enfermé dans son bocal de verre s'il reste encore de la place étant donné qu'on est un peu à la bourre. Il la regarde avec un sourire en lui disant que oui, niveau place, ça devrait aller.
Réalisateurs : Aline Dalbis, Emmanuel Gras
Genre : Documentaire
En effet, en arrivant dans cette immense salle bleue qui doit compter environs 300 places, seul un vieil homme qui ressemblait étrangement à Yann-Arthus Bertrand vient troubler l'espace. Nous sommes donc trois. Bon et puis deux autres sont arrivés ensuite. Les toilettes quand à elles sont dans la salle, sous l'écran. Je viens donc de trouver ma nouvelle salle de cinéma préférée où il est quasiment possible de regarder le film en étant assis sur les chiottes. Pour info, il s'agit d'une des salles de Majestic Bastille.
Je raconte ma vie, mais je ferai mieux de parler du film, c'est quand même pour ça qu'on est là. 300 Hommes raconte le quotidien d'un foyer d'accueil de nuit de Marseille. les bénévoles de Saint Jean de Dieu sont présents et accueillent ces hommes qui vont remplir les 300 lits de l'établissement. Les portes ouvrent à 14h et le principe est simple : premier arrivé, premier servi.
Malgré le tragique de la situation (un monde meilleur serait un monde où ces foyers n'auraient pas besoin d'exister), on découvre des bonhommes pleins de couleurs dans la tête. Souvent bien plus intelligents et cultivés qu'on pourrait le croire, ils rêvent de travail, de politique, d'idées pour faire évoluer la société. Alors y'a quelques passages où ça chauffe un peu, mais même au Vatican avec tous ces hommes, je suis sûr que ça castagne de temps en temps.
La nuit tombe, tous les lits sont occupés, les portes doivent fermer. Lorsque le 301ème homme tape à la porte, la réponse est cruelle mais sans appel. Il fait froid dehors mais pourtant c'est là qu'il va devoir passer la nuit. On ne connait pas l'histoire de chacun malgré leurs confidences. On les verra bavarder, s'échanger quelques clopes dans la cours, sous les chants religieux de l'établissement, les poches vides mais la tête pleine.
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