Je m'appelle Paula Bélier, comme le bélier. Je sors tout juste de la séance alors je vais essayer de mettre de l'ordre dans mes idées. Il était présenté comme le nouveau Intouchable, comme s'il suffisait de mettre un handicap dans un film pour en faire un futur nominé des Césars. Bien peu n'en faut si vous voulez mon avis. Même si je trouve que le cinéma décide soudainement de beaucoup s’intéresser aux estropiés, aux sourds ou aux aveugles. Mais là n'est pas la question, la question est de savoir si c'est un bon film ou pas, peu importe ce qu'en ont dit les autres avant (qui d'ailleurs se permettent parfois d'avoir un avis avant de l'avoir vu... ça me dépasse).
Réalisateur : Eric Lartigau
Cast : Louane Emera, Karin Viard, François Damiens, Eric Elmosnino...
C'est donc l'histoire de la famille Bélier. On se croirait un peu dans une famille un Or mais bon, passons. Dans cette famille, on est muet et sourd comme des pots. Tous ? Non, car ce n'est pas le cas de Paula. Elle est la seule dans leur famille de quatre à parler et entendre normalement, ce qui lui permet de partir tous les matins en leurs disant à tous "salut bande d'enfoirés" sans aucun complexe. Jusque-là, c'est une vie de famille normale qui vit et travaille à la ferme avec des vaches laitières pour faire des fromages qu'ils vendent sur les marchés. Paula va au lycée, a des histoires sans intérêt jusqu'au moment où elle décide sans conviction de s'inscrire aux cours de chorale. Leur prof, joué par Eric Elmosnino, le mec qui a joué Gainsbourg, est assez drôle car il a un personnage condamné à se faire chier à essayer d'apprendre le chant à ces bouseux comme il dit. Voyez cette chorale comme la fosse à purin de votre vie les enfants !
J'en reprend pour deux ans à faire chanter une chorale d'escalopes panées
De leurs côtés, les parents font face à un problème politique qui fera se lancer Rodolphe, le père de la famille dans une campagne pour la mairie du village. Pas vraiment intéressant jusque-là, on a bien compris qu'on peut vivre parfaitement normalement et tout faire avec la surdité, mais bon, continuons car c'est quand même assez drôle, notamment les scènes où Paula sert d'interprète à ses parents qui sont des gens qui ne mâchent pas leurs mots. Rien de magistral jusque-là, mais ce n'est pas non plus désagréable.
Mais là où le film devient intéressant, c'est lorsque Paula découvre, grâce à son professeur, son talent pour le chant qui devrait la mener jusqu'à un casting de Radio France à Paris. J'ai quand même trouvé ça un peu rapide le passage entre : j'aime pas chanter à je deviens une vraie soprano. J'avais trouvé ça beaucoup plus fin et mieux amené avec le petit Morhange dans le film Les Choristes (allez avoue que toi aussi t'avais adoré ce film !). Mais c'est la suite qui m'a fait complètement changé d'avis sur ce film. S'il s'arrêtait au bout d'une heure, je vous aurai dit que c'était un bon téléfilm de l'après-midi (wesh l'insulte). Mais la suite va faire toute la différence, et là coco accroche-toi, car tu vas vibrer. Malheureusement c'est le moment frustrant où je ne peux pas en dire plus, sinon que deux énormes scènes vont s'enchaîner, et si t'es toujours debout, la dernière minute va t'achever. Arrivé là, je me suis laissé surprendre et me suis complètement fait avoir car le film nous place dans les oreilles des parents sourds lorsque leur fille chante pour le gala de l'école devant toute une assemblée de parents. Et ce moment qui dure une petite minute est celui qui change tout. Apparemment, toute la salle chiale. Comme quoi il en faut parfois peu, et il faut toujours regarder les films jusqu'au bout, et ici, jusque qu'au dernier mot.
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