On ne peut pas s'empêcher de penser à Cannibal Holocaust ou au Dernier monde cannibale. Le miracle de la nourriture pour les uns, la terreur du passage à table pour les autres. On pourrait presque croire qu'il s'agit du nouveau Yann-Arthus Bertrand. Quoi qu'il en soit, on traite nos animaux aussi mal que les cannibales traitent leur futur repas. Tout est une histoire de point de vue. Si vous voulez rendre visite à une tribu qui vous tient à coeur, engraissez-vous avant car vous pourrez la sauver d'une toute autre manière. On dîne à 19h chez les Yarès.
Réalisateur : Eli Roth
Cast : Lorenza Izzo, Ariel Levy, Sky Ferreira...
Genre : Horreur
Eli Roth est aux manettes : il est au scénario et à la réalisation. On peut donc commencer à trembler, car dans ce domaine, le monsieur ne sort pas de l’œuf. Pour mémoire, il est l'esprit malsain qui a pondu Hostel ou Cabin Fever, c'est dire si on va encore morfler. Mais il faut croire qu'on aime ça. Dans mon souvenir, les films de cannibalisme se terminent toujours mal. Dans "Le dernier monde cannibale", je me souviens d'une scène où le peuple de la forêt ouvre le ventre d'un alligator pour y récupérer le cadavre d'un type et festoyer avec. Si vous avez envie de vomir c'est le moment, la sortie est par là . Pour les autres, on va reprendre l'histoire du début et on franchira certaines limites. C'est l'histoire de Justine qui s'emmerde sur son campus universitaire.
Il est 9h15 du matin, on est dimanche et des activistes entonnent déjà des phrases de résistance sur fond de grève de la faim. Et cela intrigue Juliette, surtout que Alejandro est à son goût et dans leurs meetings, la bouffe est bonne. Par contre, leur slogan aurait dû lui mettre la puce à l'oreille : "ne réfléchissez pas, agissez". Je ne sais pas vous, mais à ce stade-là , je rends le papier au monsieur et je lui souhaite bonne journée.
N'avez-vous jamais rêvé de sauver une tribu en péril ? De la protéger contre l'invasion de la civilisation ?
Juliette ira le soir à leur meeting. Alejandro répand la bonne parole, il ne lui manque plus qu'une tribune, une écharpe violette et un stock d’hosties à distribuer à la fin. En tout cas, il est en train de mettre sur pied une expédition pour aller sauver une partie de la forêt péruvienne et les indigènes qui y vivent. Du gaz se trouve dans leur sol et les bulldozers téléguidés par les multinationales auront vite fait de faire table rase. On part dans deux semaines.
"Ce sont d'anciennes tribus, qu'on n'a pu qu'apercevoir vaguement sur des clichés satellites, elles vont disparaître de la surface de la Terre"
L'idée est simple : face à ce massacre, le seul moyen est une mobilisation mondiale. Twitter est notre ami, les téléphones portables aussi. On va aller s'enchaîner aux arbres à côté des ouvriers et militaires qui détruisent la zone pour retransmettre sur Internet cette tuerie grâce à une antenne satellite magique. Il nous faut des gens qui veulent vraiment avoir un impact. L'enfer vert est à leur pied et la forêt va devenir leur tombeau. Être aux mains des militaires est une chose, être aux mains des cannibales en est une autre. C'est à partir de ce moment qu'on arrête de regarder le film et qu'on s'apprête à l'affronter. Comme dirait un Uruk-haï que j'adore : "Boys, y'a d'la viande fraîche au menu !".
"Mais qu'est-ce qu'ils t'ont fait ?"
Un accident d'avion plus tard, voilà nos petits chenapans aux griffes de la tribu rouge à la coupe au bol parfaite. Forcément, ce n'est pas pour jouer au Pictionary. Arrivés sur place, toute la tribu leur tombe dessus, repeignant leurs corps d'un rouge sang. L'enfer peut commencer. Les têtes des anciennes carcasses humaines sont affichées à l'entrée du village et la mama-shaman-chef du village arrive pour poser les bases : vous allez mourir, on va se régaler. Ils vont commencer par le plus grassouillet et le plus juteux d'entres eux. L'ambiance change radicalement. Si le début du film était malsain et corrompu, la deuxième moitié va être insupportable. La situation est infernale, leur cruauté imparable. Ils sont nombreux, les scènes sont longues et chaque regard pesant. On ne comprend pas leurs paroles ce qui les rend encore plus féroces. Toute la tribu se régale des chairs de la première victime. Pour ce peuple, ils sont des ennemis de la forêt, alors qu'ils étaient spécialement venus risquer leur vie pour éviter leur disparition. Tous se régalent de leurs chairs et les cochons finiront de broyer les os.
La jungle et la cage dans laquelle ils se trouvent rendent toute échappatoire impossible et s'ils essaient, des gardes leur planteront des flèches en bois dans le cou. Ils choppent la chiasse en attendant la prochaine venue du bourreau qui poussera l'un d'entre-eux à se tailler lui-même la gorge en se rendant compte que les enfants jouent avec la peau de leur ami aujourd'hui dévoré. A ce stade de la partie, la mort rapide semble être une bénédiction, un privilège.
"Les Yarès sont censés être des chasseurs de têtes et des cannibales. Avez-vous vu ce genre de choses quand vous étiez chez eux ?"
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Commentaires
j'ai vu canibal holocaust, brrrr
Ecrit par christian le lundi 19 octobre 2015 Ã 20:08
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