En guise d'introduction, je ne ferai pas mieux que l'accroche du bouquin elle-même, alors je ne vais même pas essayer. La-voilà : tous les dimanches, depuis des années, trois cousins se retrouvent pour griller trois poissons et jouer aux cartes. Plus précisément, à une variante du "huit américain". Dans la version classique, celui qui pose un 8 peut échanger son jeu avec celui d'un adversaire. Herb, Jed et Hawk ont ajouté un paramètre : celui qui pose un joker peut échanger son jeu et sa vie entière jusqu'au dimanche suivant.
Auteur : Benjamin Adam
Editions : La Pastèque
Avant tout, si vous lisez ce bouquin et j'espère que vous allez le faire car c'est un puzzle merveilleusement bordélique, lisez-le d'un coup. J'ai fait l'erreur, de par un trajet de métro mal calculé, d'entrecouper ma lecture de longues heures qui m'ont obligé à reprendre quasiment tout du début pour être sûr de ne pas perdre une miette de ce casse-tête généalogiquement et agatha-christiquement génial. Notez que je viens d'ajouter un mot au dictionnaire de ma langue vivante. Si vous ne le comprenez pas, tant pis pour vous. Tout ça pour dire que Joker est une sale histoire de famille. Mais c'est avant tout un sacré arbre généalogique. Merci Benjamin d'avoir eut la bonne idée de lister les personnages et leurs tronches sur la couverture.
Si vous avez bien lu l'introduction, vous avez compris le principe. Je vais quand même en rajouter une couche et si vous n'y comprenez plus rien, vous êtes libre de dégager et d'aller faire autre chose de votre vie poisseuse. Herb et Jed sont frères. Hawk est leur cousin. Hawk est aussi et surtout le fils de John et Sally Battie. John Battie était aussi et surtout l'un des fondateurs de BATIMAX, une boite importante de la région où des gens portent des planches. L'autre fondateur de cette turne est Walter Battie, le frère de John et le père de Hawk. Herb et Jed les deux frères sont mariés à deux femmes, Charlène et Darlène qui sont elles-mêmes sœurs. Ces deux couples ont beaucoup de mioches : 7 pour l'un, 8 pour l'autre ce qui fait on en conviendra beaucoup de marmots. Dans cette histoire, Sally Battie est la seule héritière restante de l'entreprise BATIMAX, mais cette vieille peau de Sally s'est fait la malle en voyage depuis six longues années, ce qui laisse Hawk comme seul héritier de l'entreprise et fortune familiale sur place. C'est la grande vie au manoir de la famille, sauf qu'il vit seul. Seul ? Pas tout à fait.
Car la variante du huit américain auquel il joue toutes les semaines avec ses cousins lui permet d'échanger souvent sa vie avec l'un d'eux, que ce soit au boulot ou à la maison. Hawk passe donc beaucoup de temps avec la famille, les enfants, mais aussi les épouses. Et c'est là que ça va commencer à déraper. Sans spoiler car c'est vraiment dans les cinq premières pages, Hawk va se faire passer à tabac et balancer au fond d'un trou sur le terrain de la propriété de la famille Battie. C'était une belle journée car toute la famille s'était maintenant installée au château. Les hommes et les enfants pêchaient, les femmes Charlène et Darlène lisaient. C'était une belle journée. Tout en serait peut-être resté là, s'il n'y avait pas eu Drix, le chien qui a tendance à creuser des trous dans le jardin...
"A la une : pêche macabre au château Batimax !"
Et tout ça va aller beaucoup plus loin ! Car aussi avancée que vous parait l'histoire dans mon petit résumé, on en est littéralement à la page 9 ! Beaucoup d'autres personnages géniaux vont débouler et s'entremêler à l'histoire. Encore une fois, c'est un méga puzzle à lire en une seule fois si on ne veut pas trop s'y perdre, mais bizarrement, ça n'arrive jamais. Et si l'auteur passe par ici, j'aimerais vraiment lui demander si le personnage d'Arsène lui a été inspiré par Cavanna du journal Charlie Hebdo. Je suis prêt à parier que oui, le dessin de la page 89 ne trompe pas !
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