Capot, Bourdon, Pelote. Ce sont leurs noms. Capot a un œil de verre, tenu caché par un bandeau sale. Bourdon était un souffre-douleur avant de se révéler costaud, bagarreur et expert en vol de porte-monnaie. Et Pelote est le plus petit, le plus shérif, et le plus accro à la colle. Les saisons passent mais le désespoir reste pour ces trois copains de l’orphelinat d’une ville qui a beaucoup trop de sources de fumée.
Auteur : Miroslav Sekulic-Struja
Edition : Actes Sud BD
Premier choc, sans même avoir lu la première ligne, ce sont les dessins. Chaque page, chaque case est un tableau qu’on a envie de faire agrandir et d’accrocher chez soi. La BD s’ouvre sur des planches qu’on imagine immenses lors de leurs réalisations. Elles dépeignent un bord de mer urbain, très coloré et fourmillant de détails. Sur les premières pages, on se surprend à jouer à « Où est Charlie » en recherchant les personnages décrit dans les bulles, comme les équilibristes, le cracheur de feu ou les musiciens. Mais la fumée et les grues ne sont jamais bien loin. Derrière ce bord de mer idyllique tournent les usines de la ville. Et un peu sur le côté, il y a Ibro, plus connu sous le doux nom de Pelote. Pelote à deux copains, Bourdon et Capot, avec qui il se bastonne régulièrement avec des bandes rivales. On apprend très vite que ces gosses sont des enfants de l’orphelinat. L’ennui leur fait enchaîner les conneries, les bastons, dans un monde où le seul rayon de lumière est la venue de la fête foraine, d’un chapiteau de cirque ou un passage en douceur chez Nina la Rousse.
Les deux parties nous font traverser l’été puis l’automne. L’été se passe plutôt autour de l’orphelinat alors que l’automne nous ramène aux origines de Pelote et à l’histoire sordide de sa famille. On apprendra alors l’origine de son goût prononcé pour la colle. On verra surtout qu’avant d’être orphelin, il faisait partie d’une famille nombreuse vivant dans une maison verte, dont le propriétaire avait une femme King-Kong. Je vous laisse deviner pourquoi. Et puis la pluie arrivera. Cette satanée pluie. Puis viendront les coupures de courant, le désespoir du père qui ne se sent plus à la hauteur. La musique, l’alcool, une fille partie et un fils aîné au destin tragique. Tous ces événements vont nous ramener là où nous avions découvert Pelote. L’orphelinat, où l’éducateur principal dit Le Marteau s’enchaîne ses 5 paquets de clopes par jours. De la fumée, encore de la fumée.
Je ne résiste pas à vous montrer quelques extraits en pleine page pour que vous vous rendiez compte par vous-même de la beauté du dessin :

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