L'ouverture d'un nouveau magasin, dans une petite ville, fait figure d'événement. Dans Bazaar, sortit en 1993 chez Albin Michel, Stephen King nous amène dans la petite ville Américaine de Castle Rock pour nous raconter l'ouverture du Bazar des rêves. Que peut-il se cacher sous ce nom bizarre ? C'est ce que se demandent tous les habitants de la petite bourgade à la veille de l'ouverture des portes. Seul une pancarte qui pend dans l'entrée par un bout de ficelle peut venir nourrir leur imaginaire : "Le Bazar des Rêves, un nouveau genre de boutique. Vous n'en croirez pas vos yeux !".
Stephen King écrit souvent deux sortes de livres. D’un côté, on trouve des huis-clos, ou interviennent une petite poignée de personnage, comme dans La peau sur les os, ou La petite fille qui aimait Tom Gordon. D’un autre côté, on trouve des pavés qui nous plongent dans un endroit où l’on fait connaissance avec toute une population, et où on apprend en détail l’histoire de chacun, sans jamais se perdre pour autant. Bazaar fait partie de cette deuxième catégorie. Accrochez-vous, presque 900 pages en format poches, et vous saurez tout de la petite ville de Castle Rock et de ce que le Bazar des rêves leur réserve.
"Une poudrière où s'accumulent et se déchaînent toute la violence et la démence que recèle l'âme de chacun. Jusqu'à l'implosion"
Du mal, encore du mal. L’ouverture est proche, et Brian, un des gamins de l’histoire aura le privilège de rencontrer Leland Gaunt, propriétaire du Bazar des rêves. C’est un homme qui sait attirer la sympathie de tous. Les objets qu’ils proposent semblent en effet tous magiques, comme ce bout de bois censé provenir de l’arche de Noé elle-même, ou encore cette carte de jeu inestimable de Sandy Koufax dont Brian a tellement envie. Ça tombe bien, elle est signée à son nom. Etrange, mais après tout, il y avait d’autres Brian qui auraient pu se la faire dédicacer. Chacun des objets proposés semble être exactement ce de quoi chaque habitant a besoin pour calmer sa misère humaine. Ces objets semblent inestimables, et pourtant, c’est là qu’est toute la subtilité. Que répondrait-on si on nous demandait le prix que l’on donnerait à un objet que l’on veut absolument posséder ? Difficile à dire. Mais monsieur Gaunt a là une toute autre manière de vendre ce qu’il possède. En effet, la personne donne l’argent qu’elle peut, largement insuffisant bien sûr. Mais pour compléter, cette personne devra rendre un petit service à Monsieur Gaunt, ou plutôt, jouer une petite farce à quelqu’un pour lui. Et c’est précisément ce qui va déclencher la machine machiavélique qui mettra la ville à feu et à sang.
"King, ou l'art de rayer une ville de la carte par la seule force de la haine. De ces haines qui vous font mourir ou tuer"
Je n’ose pas en dire plus, de peur de vous raconter le meilleur, mais l’action ne tardera pas, et tous les personnages une fois en place, le jeu pourra commencer. Sauf que cela n’aura rien d’un jeu. L’équilibre fragile des relations entre les habitants d’une même ville sera à bien vite déréglé. Il suffit souvent d’un petit coup de pouce, ou plutôt d’une petite allumette pour tout dévaster. Et cette fois, l’allumette s’appelle Leland Gaunt.
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Commentaires
Un film a aussi été tiré de cette histoire. Ed Harris y joue le Shérif Pangborn. En français, il s'appelle Le Bazaar de l'épouvante.
Ecrit par CultureMania le dimanche 06 avril 2014 Ã 19:16
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