Encore un de ces disques qui restera cantonné à la sphère métal, alors qu’il mériterait une audience plus large. Petit coup de cœur maison pour le dernier Klone, album estival made in France.
Membres : Florent Marcadet, Guillaume Bernard, Yann Ligner, Jean Etienne Maillard, Mika Moreau, Matthieu Metzger
Label : Klonosphere
Klone ne nous a pas habitués au soleil et à la lumière. Non qu’ils soient d’illustres inconnus, puisque le groupe est actif depuis le début des années 2000 et à l’origine du label indépendant Klonosphère. On peut même dire que Klone fait partie des quelques noms du métal français qui flirtent avec l’international, dans le sillage de Gojira. Leur musique, elle, sauf quelques récentes tentatives, ne respirait pas souvent le grand air et le ciel bleu, mais plutôt les travers sinueux et tourmentés du death métal progressif. La roue tourne, l’expérience fait son œuvre, appelez ça comme vous voudrez, mais Klone a changé son fusil d’épaule avec ce cinquième véritable album, pour le meilleur.
Les guitares sont le plus souvent claire, le chant rappelle Sting, la musique fait rock atmosphérique un peu prog, le son est d’une classe folle. C’est le printemps, une fin d’après-midi ensoleillée et chaude, la fenêtre ouverte, au calme. Montez le volume, voici déjà presque le morceau le plus costaud de l’album. Enjoy !
Non, ça n’est pas pour autant léger et niais, loin de là. Klone fait cogner un soleil qui fait du bien, mais qui chauffe, qui brûle un peu, qui fait peut-être cicatriser. A coup de rythmes posés, plus ou moins complexes, ils entremêlent guitares et basses claires, ne les épaississant légèrement que pour intensifier certains passages. Le saxophone est discret mais présent, petit élément de chaleur de plus. Le chant fait plaisir par sa maîtrise, loin de l’idée reçu du métalleux passé au chant clair.
Globalement, cette orientation peut faire penser au parcours récent d’Opeth, ou de leur pote Steven Wilson. Les sonorités et les émotions renvoyées sont différentes, bien personnelles à Klone, mais sous ces apparences grand public se cachent pourtant des mélodies aussi subtiles et peu directes que chez ces autres artistes du même bac. La découverte est agréable, heureusement, mais il faudra pourtant écouter un peu pour s’approprier les morceaux.
La première moitié d’album s’écoule avec fluidité, grâce à des compositions bien ficelées et qui semblent sortir naturellement, à l’exception peut-être de « The Drifter » qui manque un peu de relief (question de goût). Passé l’hypnotique « Nebulous », on a une période un peu plus monotone, bien que toujours aussi travaillé, pour finir sur deux pistes bienvenues, « The Last Expérience » qui montre un peu les crocs et se fait indus par moment, et enfin « Summertime », acoustique, presque bluesy, qui honore là-encore les capacités vocales de Yann Ligner.
Here Comes the Sun est une agréable petite surprise, un album mature baigné d’une atmosphère positive mais contemplative, un peu nostalgique, un brin monocorde malgré tout. Il peut largement faire reconnaitre le groupe par d’autres franges du public rock, si seulement il parvient à leurs oreilles. Le métal, c’est la bonne école.
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